miniature de la couverture

Sambre (La guerre des) - Cycle 3 - Maxime et Constance (3/3) -
par YSLAIRE

Glénat, janvier 2018
BD pour adolescents

Juin 1794. Le tome 2 se terminait en Aout 1789 par la fuite de Maxime de Sambre et sa famille après l’incendie de leurs château par une révolte paysanne. Cinq ans après, sa femme Louise-Marguerite Collée Des Vignes, enceinte, attend son sort, à la Prison des oiseaux. Elle sait que que la République n’attend que son accouchement pour lui retirer son bébé et l’envoyer à l’échafaud, elle et son fils François. Dans une dernière lettre écrite à sa mère, elle tente de comprendre comment elle et ses deux jumeaux en sont arrivés là... Le remords de n’avoir pu protéger ses enfants de leur père, et la colère à l’égard de ce mari indigne et sans scrupules, coupable d’abandon familial pour une putain de la République, se mêle au désespoir d’avoir elle-même commis l’irréparable... À travers ses yeux de femme blessée, c’est aussi la traversée de la Révolution d’une aristocrate de province, avec un mélange d’effarement, de candeur, et d’aveuglement face à une machine infernale qui broie ses propres enfants. Au passage, le récit tente de rendre justice aux femmes de l’époque, en rappelant des figures historiques aussi contrastées que Marie-Antoinette, Théroigne de Méricourt, féministe martyre, fondatrice avec d’autres du « club des patriotes de l’un et l’autre sexe »... ou encore les terribles tricoteuses.
L’auteur des amours tragiques de Bernard & Julie sonde la noirceur des âmes s’affontant dans une guerre amoureuse, tous victimes de leur passé et de leur époque sanglante. Il interroge les mécanismes de la transmission, de la fatalité engendrée par les secrets familiaux. « Avant la passion funeste des amants , il y a toujours celle de leurs ancêtres... » En parfaite osmose, Yslaire et Boidin trouvent là leur collaboration la plus aboutie et signent une mise en scène nerveuse et resserrée, alternant les scènes intimistes et passionnelles, aux larges respirations muettes. Le récit est magnifié par le dessin libéré et fluide de Boidin, la richesse de ses cadrages documentés, et une gamme de couleurs réduite au sépia et rouge, pour mieux peindre la violence et la cruauté des sentiments, dans ce contexte historique.

Scénario: Yslaire
Illustrations: Marc-Antoine Boidin

Classement A-BD SAMBRE