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La part du fils
par Jean-Luc COATALEM

Stock, août 2019
roman

Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les “terroristes”, interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »

L'auteur : Jean-Luc Coatalem est écrivain et journaliste français. Dans les bagages d’un père officier, il a connu, au gré des diverses affectations, une enfance en Polynésie et une adolescence à Madagascar, longs séjours qui lui ont donné le goût de l’ailleurs et, plus tard, une boulimie de voyages et de reportages. Romancier, nouvelliste et essayiste, cet écrivain-voyageur a par la suite publié des récits bourlingueurs, comme "Mission au Paraguay" (Payot/Voyageurs, 1993) et "Suite indochinoise" (Le Dilettante, 1999), des romans drolatiques comme "Capitaine" (Flammarion, 1991) ou "Le Fils du fakir" (Grasset, 1998), et a co-signé deux albums avec le dessinateur Loustal chez Casterman. Il a été en 1992 l'un des neuf signataires du Manifeste pour une littérature voyageuse publié sous l'égide de Michel Le Bris, avec notamment Nicolas Bouvier et Gilles Lapouge. Mais Jean-Luc Coatalem s’est fait surtout connaître par son essai très personnel sur Paul Gauguin, "Je suis dans les mers du Sud" (Grasset, 2001), qui a obtenu le Prix Amerigo Vespucci 2001, le prix des Deux Magots 2002 et a été traduit en plusieurs langues. Il confirme sa notoriété par une ode à la géographie et à l’errance, "La consolation des voyages" (Grasset, 2004). Il a signé également "Il faut se quitter déjà", un récit mélancolique qui se déroule en Argentine et Uruguay (Grasset, 2008), ainsi que "Le dernier roi d'Angkor" (Grasset, 2010). Il reçoit le Prix Roger Minier en 2012 pour "Le Gouverneur d’Antipodia" (Le Dilettante). Avec "Mes pas vont ailleurs" (Stock, 2017), essai voyageur consacré à l’écrivain Victor Segalen, mort dans des circonstances étranges en forêt du Huelgoat, il a obtenu le Prix de la Langue française et le Prix Femina essais.

Classement 8-31 COA2001P