miniature de la couverture

La paix avec les morts
par Rithy PANH

Grasset, janvier 2020
roman

« Une petite fille nous aborde : Qu’est-ce que vous cherchez ? Elle a un regard joueur et curieux, je lui explique. Ici, il y a des années, sous le régime khmer rouge, c’était un hôpital, et j’ai enterré de très nombreux corps dans des fosses. Puis l’eau a englouti ce lieu, et on a bâti des maisons. Elle joue avec un petit bout de bois, un peu gênée : Je sais. On dort sur les morts. La nuit, parfois, on les entend parler. J’insiste un peu : Mais tu as peur ? Elle sourit : Non, on n’a pas peur, on les connaît. »
C’est à un voyage hors du commun que nous convient Rithy Panh et Christophe Bataille, huit ans après leur livre L’élimination - un voyage vers l’enfance et vers les rizières où furent tués, par l’idéologie, la faim et la violence, 1,8 millions de Cambodgiens. Le grand cinéaste cherche les lieux où furent enterrés les siens : le tombeau de son père, dans la glaise ; la fosse où furent englouties sa mère et ses sœurs. Mais aussi le grand banyan où il s’abrita, désespéré, à treize ans, avec ses bœufs – sur cette colline, les khmers rouges n’osaient pas s’aventurer.
Rithy Panh et Christophe Bataille roulent à travers le pays, s’arrêtent, parlent avec les bonzes, questionnent les villageoises âgées, grattent la terre et trouvent des ossement, des tissus ensanglantés. L’oubli guette, et la négation. Et Rithy Panh poursuit son chemin, cherchant la paix avec les morts et tissant un rapport unique avec les vivants, qu’il côtoie, victimes, bourreaux, complices, anciens cadres khmers rouges : le travail de connaissance ne cesse pas, à hauteur d’hommes.
D’une conversation écrite avec Noam Chomsky à des échanges avec le père Ponchaud, d’un entretien avec Robert Badinter aux lettres enfantines rangées dans une sacoche de cuir, d’une méditation sur l’idéologie aux visites aux femmes-devins, les auteurs nous offrent un grand livre.

Les auteurs : Rithy Panh est un cinéaste cambodgien. Rescapé des camps de travail des Khmers rouges, il s’enfuit en 1979 en Thaïlande et arrive en France en 1980 où il sort diplômé de l’IDHEC en 1985. Son œuvre est imprégnée du travail de mémoire et de la douleur des survivants du génocide. Il tente de retrouver la culture cambodgienne à travers le cinéma. (extrait de www.babelio.com)
Christophe Bataille est un écrivain français né en 1971. Après des études de gestion à l'école des Hautes études commerciales (Paris), Christophe Bataille travaille 2 ans à Londres en coopération pour L'Oréal. C'est là qu'il écrit son deuxième roman, "Absynthe", suivant le succès du premier, "Annam" (Prix du premier roman), bien accueilli par la critique. De retour à Paris, il change de métier en 1995 et passe dans le monde de l'édition chez Grasset tandis qu'il continue d'écrire la nuit. Depuis janvier 2007, il soutient Bibliothèques Sans Frontières, une jeune ONG qui vise à faciliter l'accès au savoir dans les pays en développement. "L’élimination" (Grasset, 2012) obtient de nombreux prix: prix Joseph Kessel, prix Aujourd’hui, prix de la SGDL, prix de l’Essai France-Télévisions, Grand Prix des lectrices de ELLE. (source www.babelio.com)

Classement 8-31 PAN0832P